Emblématiques escaliers de Montréal

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Les escaliers de Montréal sont si particuliers aux rues de Montréal qu’ils font désormais partie des emblèmes de la ville. Connaissez-vous leur histoire?

Au XIX ième siècle, l’explosion démographique et l’afflux des gens vers la ville oblige la construction de nouvelles unités de logement. C’est à ce moment là que l’on voit apparaître les duplex et triplex, un moyen facile de loger rapidement les familles. C’est ce type de bâtiment qui va amener le concept d’escalier de façade unique à Montréal.

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Montréal en 1925 . Source : Musée Mc Cord

L’escalier extérieur de façade pour diverses raisons

L’apparition de ce type d’escalier semble en fait reposer sur plusieurs facteurs. Côté pratique, installer un escalier extérieur permet d’économiser sur le chauffage du bâtiment et d’augmenter la superficie habitable. Côté plus historique, le maire de l’époque était préoccupé par les effet possibles du peuplement massif de la ville sur la qualité de l’air. On instaure donc une loi exigeant que lors de nouvelle construction, le promoteur laisse un espace entre la rue et la façade. Cet espace devra être aménagé de verdure ou en jardin.

On ne compte plus le nombre de cartes postales ou de peintures à l’effigie de ces escaliers. Ils font partie du patrimoine, ils sont devenus l’emblème de Montréal. De formes et de couleurs variées, ils ne passent pas inaperçus. Luc Noppen, historien d’architecture et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en patrimoine urbain de l’UQAM expliquait cette variété dans un article du quotidien Le Devoir : «…ces fameux escaliers en colimaçon, en S, en T, en L. Ils apparaissent dès la naissance des escaliers extérieurs, pour des questions de sécurité, et, comme un escalier droit occupe beaucoup d’espace, très vite on a cherché des moyens pour faire en sorte qu’il prenne moins de place, d’où sa forme qui souvent se tortille. »




Une interdiction de construire ces escaliers emblématiques

Si on les trouve aujourd’hui poétiques, ils ont longtemps été décriés et même interdits. En 1940 la ville de Montréal instaura une loi interdisant la construction de nouveaux escaliers de façade pour des raisons d’esthétique. Il fallut attendre les années 80 pour qu’on reconnaisse la valeur de leur particularité architecturale et leur part de patrimoine.

L’écrivaine Gabrielle Roy décrit sévèrement les fameux escaliers dans  un articles de 1941 pour le Bulletin des agriculteurs :
«… des escaliers, encore des escaliers, toujours des escaliers. Quelques-uns tout droits ne perdent pas de temps à monter au deuxième étage. D’autres prennent des détours, s‘arrondissent au centre. Des jumelles siamoises partent dos à dos et se séparent plus tard pour aller chacune à leur maison. Tous alourdis d’ornements standardisés. Et tous ardus à grimper… ces bâtisses de brique rouge ou jaune, enlaidies d’escaliers à tire-bouchon… là où on aurait pu construire des cottages élégants. »

 




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Note : En couverture, photo d’une toile de Pascale Bellot


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